
Pendant la Seconde Guerre mondiale, un paisible chirurgien français décide d’exterminer sans pitié une escouade SS à cause des atrocités qu’ils viennent de commettre dans sa maison de campagne et son village d’enfance.
1975
I
Robert Enrico
I
103 min

7.5/10


Le Vieux Fusil : entre drame et mémoire, un cri poignant du cinéma français
Plongée dans les affres de la Seconde Guerre mondiale, *Le Vieux Fusil* déploie un récit à la fois brutal et humain. Ce film, par son intensité dramatique et son énergie viscérale, s’inscrit comme une œuvre essentielle du cinéma français des années 1970, portée par une interprétation mémorable et une réalisation attentive aux détails historiques.
Genèse et contexte de production
Sorti en 1975, *Le Vieux Fusil* est un film réalisé par Robert Enrico, un cinéaste fameux pour sa capacité à mêler le drame humain et l’histoire collective. Le scénario s’inspire d’un massacre véritable, celui du village de Marzabotto en Italie, pour rendre hommage aux victimes civiles de la guerre. Olivier, le personnage principal incarné par Philippe Noiret, est un chirurgien dont la vie bascule lorsque sa famille est atrocement assassinée. Le choix de tourner autour de cet acte historique s’inscrit dans une époque où le cinéma français cherche à renouer avec son passé récent, à travers un prisme de douleur et de révolte.
Une interprétation à fleur de peau
La force du film repose en grande partie sur la performance bouleversante de Philippe Noiret, dont le visage exprime à la fois la douleur sauvage et la froide détermination. Son jeu nuancé porte le récit, donnant corps à un homme brisé mais animé par un souffle vengeur. À ses côtés, Romy Schneider incarne la figure tragique de sa femme avec une délicatesse poignante, ajoutant à la tension émotionnelle.
Le Vieux Fusil : entre faits réels et symbolisme, une œuvre gravée dans la mémoire
Au-delà de son récit poignant, *Le Vieux Fusil* offre une fresque profondément engagée qui mêle violences historiques et réflexions universelles. Entre faits tangibles et portée symbolique, le film interroge les limites de la justice et la nature du pardon.
Anecdotes et secrets de tournage
Le tournage s’est déroulé dans des conditions souvent difficiles, notamment pour recréer avec authenticité les scènes de massacre et de destruction. Robert Enrico veillait tout particulièrement à la scénographie : les ruines, la lumière tamisée, mais aussi le contraste entre silence oppressant et explosions soudaines, contribuaient à une atmosphère pesante.
Le symbole du fusil et la mémoire collective
Le vieux fusil, transmis de génération en génération, dépasse la fonction d’arme pour devenir un memento, presque une incarnation du souvenir des souffrances passées et de la lutte pour la justice. Il est le lien tangible entre l’histoire familiale et celle d’une nation meurtrie.