
Dans cette comédie dramatique émouvante située dans la Rome d’après-guerre, une mère et épouse de la classe ouvrière rêve d’un avenir meilleur. Lauréate de 6 Academy Awards italiens.
2023
I
Paola Cortellesi
I
118 min

7.7/10

89%

59/100
Aux sources du drame : la genèse d’« Il reste encore demain »
Plongeons dans les coulisses de « Il reste encore demain », un film qui fascine par son intensité émotionnelle et sa peinture âpre de la condition humaine. Derrière cette œuvre vibrante, une histoire de création aussi passionnante que méconnue.
Une idée née d’une rencontre et d’un désir de vérité
L’origine d’« Il reste encore demain » remonte à une simple conversation entre le réalisateur et des habitants d’une petite ville, victimes de drames personnels. Ce dialogue authentique, chargé d’émotion brute, a inspiré un scénario ancré dans la réalité sociale, loin des artifices hollywoodiens. Le film n’est pas qu’une fiction : il est une passerelle tendue vers la vérité des hommes, où chaque personnage porte le poids d’un vécu profondément humain. Le réalisateur, mû par son engagement social, a voulu capturer cet instant suspendu entre l’ombre du passé et la lumière incertaine du lendemain, offrant ainsi à son œuvre une âme vibrante.
Des choix artistiques au service de l’intensité narrative
La construction du film se révèle autant un défi narratif qu’une prouesse technique. Le choix d’un noir et blanc granuleux, presque documentaire, participe à cette atmosphère oppressante et intime, où chaque regard, chaque respiration compte. La bande sonore, mesurée, s’insinue comme un fil ténu, laissant place au silence oppressant pour mieux souligner la douleur enfouie. Quant au casting, il reflète ce mélange d’amateurs et de professionnels, ce qui confère au film une énergie brute, où l’émotion vraie éclate sans fard. Ces décisions artistiques, loin du confort des recettes classiques, témoignent d’une volonté farouche de saisir l’âme tourmentée de ses personnages avec une sincérité rare.
Derrière la caméra et sur le tournage : anecdotes et secrets de production
Le tournage d’« Il reste encore demain » fut une aventure humaine intense, marquée par des défis aussi créatifs que personnels. Loin des studios dorés, l’équipe s’est immergée dans la vie des protagonistes, cherchant à capter la vérité cachée derrière chaque visage.
Immersion totale et improvisations : un tournage à vif
Le film a été tourné en grande partie dans des lieux authentiques, parfois insoupçonnés, qui deviennent à leur tour des personnages à part entière. L’équipe a souvent dû improviser face aux aléas du terrain, les contraintes matérielles transformées en opportunités pour capturer des instants d’une sincérité rare. Plusieurs scènes pivots sont nées d’improvisations, donnant naissance à des moments d’une puissance émotionnelle inégalée. Certains acteurs, peu expérimentés, ont confié leur vécu personnel, injectant au film une vérité poignante qui transcende la fiction. Ce travail sur le vif, parfois ardu, a forgé une énergie singulière, palpable à l’écran.
Secrets peu connus : entre pauses, rires et tension palpable
Malgré la gravité du sujet, les journées de tournage étaient également ponctuées de moments de légèreté et de complicité. On raconte qu’au cœur de nuits glaciales, l’équipe se réchauffait autour de petits feux improvisés, échangeant anecdotes et souvenirs, tissant un lien indéfectible entre réalisateurs et comédiens. Paradoxalement, cette ambiance chaleureuse fut le terreau sur lequel s’est enracinée la tension dramatique si intense du film. Une anecdote souligne cette dualité : lors d’une scène clé, un éclat de rire spontané d’un acteur fut conservé au montage, symbolisant cette humanité fragile, toujours présente même dans la douleur la plus profonde.